Hans et Maria Müller

Maria Bigler et Hans Christian Müller sont nés en Suisse, respectivement en 1894 et 1891. Ils grandissent chacun sur des fermes de l’Emmental, une région proche de Bern. Ils se marient en 1914.

Hans et Maria Müller


Maria Müller a suivi une scolarité dans une école d’horticulture et de gestion de la maison. Après avoir donné naissance à un fils, elle effectue une étude intensive de la littérature existante sur les sujets des régimes alimentaires, de la santé et de l’agriculture. À partir de 1933, elle commence à enseigner cette connaissance dans la petite école ménagère du Möschberg. À partir des années 1940, recherchant la littérature disponible sur l’agriculture organique, et la lisant la nuit, elle en discute le contenu avec son mari. Elle essaye de mettre en pratique la connaissance acquise sur son propre jardin et sur celui du Möschberg. Juste avant sa mort en 1969, est éditée sa publication Instructions pratiques pour l’horticulture organique, un travail couronnant une vie consacrée à la connaissance et à l’expérimentation dans les domaines de la santé et de l’agriculture biologique.
Hans Müller étudie à Hofwil, près de Berne, pour devenir instituteur. Après avoir enseigné pendant trois ans, il commence à étudier la biologie, jusqu’à obtenir, en 1921, un doctorat en botanique, à l’Université de Bern. Mais c’est l’agriculture qui va demeurer au cœur de sa vie. Fils d’agriculteur, Müller a une expérience directe des difficultés des paysans depuis la Révolution industrielle, d’autant plus qu’il est influencé par l’exemple charitable de sa mère, laquelle a eu sept enfants naturels et a élevé, en plus, quatorze orphelins.

C’est ainsi que le projet qui va orienter toute la vie d’Hans Müller, en collaboration avec son épouse, consiste à se battre, par presque tous les moyens, pour maintenir les petits paysans, particulièrement en cherchant à leur assurer l’indépendance économique.

Hans Müller se soucie d’abord de l’agriculture comme du groupe social des paysans, avant d’intégrer, plus tard, dans sa démarche, l’agriculture biologique. Ses références à l’humain, au christianisme, à la patrie, à la liberté, indiquent que son projet est culturel, voire philosophique, avant d’être technique. Sa démarche personnelle passe tout d’abord par l’action sociale et politique. Engagé et élu au sein d’un parti politique, il mène aussi, à partir de 1926, des activités d’éducation populaire, au sein de groupes de paysans et paysannes qu’il contribue à créer et à motiver.

Maria enseigne l’hygiène de vie et les relations entre la santé et l’alimentation. Hans, professeur de sciences naturelles et homme politique, prêchant pour l’autarcie des producteurs et les circuits courts production/consommation cherche à développer les bases scientifiques d’une agriculture biologique. Avec le concours de Hans Peter Rush, d’origine prussienne et gynécologue de formation, est mise au point une méthode d’agriculture « organique-biologique » basée sur le compostage en surface, les engrais verts, la silice et l’apport de ferments pour augmenter l’activité des micro-organismes des sols.

Ils ouvrent en 1932 l’école ménagère du Möschberg à Grosshöchstetten (BE).

Maria Müller, directrice de l’établissement, applique dans le jardin de l’école les idées de Mina Hofstetter et les principes de l’agriculture bio-dynamique. Elle développe ainsi la méthode de culture bio-organique, qu’elle transmet à ses élèves.

Son mari, lui, se spécialise dans la politique agricole. Mais après la seconde guerre mondiale, il quitte la politique pour se retirer au Möschberg. Les travaux du couple Müller-Bigler ont connu un rayonnement international.

Autres exemples d’associations de plantes compagnes

Août 2015 014

• La mouche de l’oignon est repoussée par l’odeur des carottes.
• Les carottes sont également utiles à planter entre les rangs de céleri pour lutter contre la teigne du poireau .
• La mouche de la carotte est repoussée par les oignons. Le poireau éloigne, lui aussi, la mouche de la carotte.
• Pour éloigner les mouches des carottes, semez des graines de carotte en les mélangeant à du terreau et du marc de café.
• Le basilic et le persil sont des défenseurs de la tomate, les géraniums protègent les rosiers
• Contre les chenilles plantez du fenouil, de la menthe ou de sauge près des choux le protège des papillons qui les mangent.
• Le myosotis cohabitent parfaitement avec les cultures de framboisiers car son odeur empêche le ver du framboisier de proliférer.
• L’hysope évite aux choux la pontes des mouches blanches.
• Le piéride du chou est un papillon qui fait des dégâts sur vos plantes à sa seconde génération : associez des cultures de céleri et de tomates.
• Les salades sont protégées des limaces quand elles sont plantées à proximité du fenouil. Effet, l’odeur du fenouil dégage une odeur qui fait fuir les limaces.
• Les pucerons noirs des rosiers sont repoussés par la menthe verte ou poivrée. La menthe « Buddleia » attire les abeilles et favorise la pollinisation des plantes.
• Contre les puces de terre ou altises, le plus efficace est l’herbe à chat, la chataire.
• Contre les pucerons, les coccinelles sont de bons prédateurs. Les pucerons sont également repoussés par des plants de sauges officinales ou de capucines.
• Haricots, maïs et courges vont ensemble mais ne vont pas avec pois, oignons, haricots.
• Myosotis / framboisiers : oui contre les vers de framboisier
• Œillets d’inde avec les tomates , les choux, les haricots, les carottes, les pommes de terre et les poireaux contre les mouches blanches
• Ciboulette / rosiers : oui contre l’oïdium et les taches noires
• Romarin, thym / le chou : oui contre pucerons, piéride
• Tomate / chou : oui contre la piéride
• Carottes / tomate : oui
• Carottes, choux / laitues : non

Quelques exemples de compagnonnage :

. L’aneth protège les carottes et concombres. N’hésitez pas à les planter ensemble.
. Le basilic est un fort répulsif des mouches et moustiques. Il s’associe parfaitement avec les tomates, asperges, poivrons, piments, aubergines.
. La bourrache attire les abeilles, fait fuir les limaces, réduit les doryphores, éloigne les vers des tomates. Elle est appréciée des pommes de terre, courgettes, choux, fraisiers, tomates.
. La capucine attire les pucerons (il vous suffira ensuite d’arracher les capucines et de les brûler), éloigne les punaises des courgettes et citrouilles. Elle s’accommode avec les radis, courgettes, choux, tomates.
. Le cerfeuil réduit l’invasion des limaces.
. La lavande éloigne les pucerons.
. Les œillets d’Inde protègeront la plupart de vos plantes (pommes de terre, tomates, asperges, haricots, choux) des insectes nuisibles. A planter en bordure de votre jardin.
. Le thym éloigne les mouches blanches, protège les choux et brocolis.

Août 2015 027

Les associations favorables :

. Artichaut : fève
. Asperge : haricot, persil, tomate
. Aubergine : haricots vert
. Carotte : poireau, oignon, laitue, pois, radis, tomate, haricot nain, ciboulette, coriandre, scorsonère, romarin
. Capucine : rangs de tomates, choux, carottes, pommes de terre, haricots. Utile contre les mouches blanches (aleurodes)
. Céleri branche : poireau, tomate, chou fleur
. Céleri rave : radis, betterave, pois, haricot
. Ciboulette : carotte, concombre
. Courge : maïs, laitue
. Cresson : radis
. Échalote : betterave, fraisier, laitue, tomate
. Épinard : betterave, fraisier, laitue, haricot à rame
. Fraisier : bourrache, épinard, laitue, haricot nain, tomate, thym
. Fève : artichaut, maïs
. Haricot : pomme de terre, carotte, concombre, chou-fleur, fraisier, aubergine, maïs, chou, betterave, céleri, épinard, sarriette
. Laitue : chou-fleur, aneth, carotte, radis, fraisier, concombre, courge, poireau
. Mâche : poireau, oignon blanc
. Maïs : pomme de terre, concombre, courge, pois, fève
. Navet : pois, romarin, menthe
. Panais : oignon
. Persil : asperge, tomate
. Poireau : oignon, tomate, carotte, laitue, céleri, mâche
. Pois : navet, concombre, carotte, radis, maïs, pomme de terre, chou-rave
. Pomme de terre : haricot, maïs, chou, pois, fève, raifort
. Radis : pois, laitue, carotte, cresson, épinard
. Tomate : ail, oignon, carotte, asperge, céleri, poireau, basilic, persil
. Tournesol : concombre

Les atouts de l’andain

Le jardinier naturel attentif au devenir de son domaine aura compris l’inutilité (et même la dangerosité à moyen terme) des buttes de permaculture où la mode voudrait que l’on enterre des arbres (que certains nouveaux Attila vont même jusqu’à faire couper sur pied pour ce seul usage).

Toutefois, il est une forme de butte qui trouve un intérêt certain dans les cultures, que ce soit en plein champ ou au jardin des amateurs, pour qu’on ne confonde plus cette pratique culturale avec les dangereuses buttes de permaculture, j’ai choisi de n’utiliser désormais que le terme utilisé lors des cours d’agronomie : l’andain.

A la différence de la butte de permaculture, qui est un travail colossal, l’andain est le fruit d’une petite subtilité au moment du travail d’aération du sol avec les outils traditionnels. Il est abondamment utilisé en Amérique centrale pour la culture des tubercules, mais également en régions tropicales où l’on doit assurer l’équation drainage des excédents d’eau et stockage de l’eau dans le sol.

L’andain a comme principal intérêt le drainage de sol utile pour certaines cultures, ou dans les sols lourds et argileux. Il donne aussi de bons résultat en région froide à saison estivale courte.

Récolte d'un champ d'oignon sur andains au Canada

Le principe est simple, il suffit de créer un relief qui permet un écoulement naturel de l’eau qui, selon les cas, sera stockée dans le sol à proximité des cultures qui en ont besoin, soit évacuée vers les fossés de drainage.

Dans le cas où la fonction première de l’andain est d’assurer un meilleur drainage de la parcelle, il sera préférable travailler le sol dans le sens naturel de la pente de vos parcelles. Dans le cas où il est nécessaire de profiter de la porosité du sol pour stocker de l’eau à proximité immédiate des cultures, alors il vaudra mieux travailler le sol perpendiculairement à la pente naturelle de vos parcelles.

Comment créer un andain ?

En automne, lors du travail d’aération du sol, le plus simple consiste à travailler les planches en deux temps. Dans un premier temps, on travaille une moitié de la planche dans le sens de la longueur, en posant à chaque fois la terre sur sa droite. Une fois arrivé au bout de la planche, on doit donc obtenir au milieu de la planche un petit monticule, et sur le coté un fossé. On travaille ensuite l’autre moitié en revenant sur ses pas (ainsi on continue à déposer la terre sur sa droite) ou dans le même sens (dans ce cas on dépose la terre à gauche. Après quelques temps, le jardinier plus aguerri pourra effectuer ce travail en une seule fois, simplement en déposant la terre à droite dans une partie et à gauche dans l’autre partie de la planche.

Après avoir travaillé le sol, on sème, sans émietter, un engrais vert.

Ensuite on recouvre avec des feuilles et de la paille, comme pour tout travail d’hiver.

Pendant la saison froide, les organismes vivants, mais aussi la pluie et le gel, vont continuer le travail du sol, émietter les mottes, transformer la couverture végétale en humus.
Le printemps venu, au moment de préparer les plantations, il ne restera plus qu’à griffer le sol en partant du fossé et en tirant la terre vers le sommet de l’andain. Les fines traces laissées par les griffes en travers de l’andain seront autant de mini fossés de drainages qui entraineront l’excédent d’eau vers les cotés, désormais plus bas de votre planche de culture.

Cultures de framboisiers sur andain

En culture maraîchère l’andain trouve aussi sa place autant sous serre qu’en plein champ, et, outre sa fonction de drainage, il offre aussi l’avantage que le sol soit moins bas !

Andains nivellés

Il existe des outils adaptés à ce travail, andaineuse, herse-étrille qui peuvent être attelées à un engin agricole, ou utilisés avec la traction animale.

Création d'andains en plein champ

Photos prises à la Ferme de Kerziou

Du compagnonnage des plantes

L’expression « cultures associées » est de Gertrud Franck, qui était la responsable du grand potager de la ferme d’Oberlimpurg dans le Bade-Wurtemberg.

Sur l’enseignement que j’ai reçu, selon ces indications, j’ai commencé, dès les années 80, à cultiver des plantes associées entre elles, en rangées bien alignées, côte à côte, et cela avec un certain succès.

Par la suite, j’ai mêlé plus intimement mes associations dans des plantes où deux, rarement trois, variétés de plantes différentes étaient cultivées dans la même planche bien rectangulaire, bordée d’allées d’herbes tondues.

Aujourd’hui, j’ai bousculé les lignes afin de sortir du rang, et les planches de cultures sont déjà un lointain souvenir. De la façon dont je cultive désormais, je ne peux plus guère parler de cultures associées, dans le sens clairement défini par G. Frank, et j’aime plus à définir cette façon de cultiver par du compagnonnage de plantes.

La première fois que j’ai vu un tel jardin, c’était au Japon, chez Masanobu Fukuoka et son fils. Dans la paille poussait une véritable forêt vierge de légumes d’une étonnante variété sur un même espace.

Dans mon cheminement personnel, parvenir à un résultat comparable est devenu, au fil du temps, comme une évidence.

Pour cela, il était donc nécessaire, dans un premier temps, oublier tous les préceptes que l’on m’avait enseigné ces vingt dernières années lors des formations à l’agriculture biologique ou la la biodynamie.

Si l’association des plantes selon leurs affinités permet d’organiser la rotation des cultures, de lutter contre les agents parasites. L’association des cultures potagères permet donc d’optimiser l’occupation de l’espace : c’est l’architecture du potager qui est définie et structurée par les associations de plantes.

Dans mon jardin, l’architecture n’est même plus dictée par des jeux d’associations, car j’ai réduit les partenariats intimes, pour que le compagnonnage des plantes devienne la norme. Le domaine est devenu une grande culture associée ou arbres, arbustes, lianes, herbes et fleurs annuelles ou vivaces, légumes et bulbes poussent ensemble.
Si j’ai délimité l’espace entre le potager et le jardin d’ornement, c’est la même philosophie qui prévaut, et les fruitiers et légumes s’échappent du potager où les fleurs ont une place de choix.

En procédant ainsi, j’ai réduit de moitié la surface des cheminements dans les cultures vivrières.

L’occupation du sol est également optimisée par un échelonnement des cultures sur un même emplacement, avec parfois trois ou quatre plantes qui cohabitent car les ont un rythme différent, des besoins qui ne les mettent pas en concurrence, des périodes de production décalées, et que, bien souvent elles s’apportent des bienfaits les unes aux autres.

Les principales raisons de favoriser le compagnonnage des plantes, tant au potager qu’au jardin d’ornement :

  • Mieux profiter de l’azote puisé dans l’air par les espèces appartenant à la famille des légumineuses (haricot, pois, fève, trèfle,…) et qui est libéré dans le sol au fur et à mesure de la décomposition des racines.
  • Bénéficier de l’effet protecteur (face aux maladies) ou répulsif (face aux ravageurs) de certaines espèces. Dans les cultures associées, on se limitera à ne cultiver ensemble que des espèces qui se stimulent mutuellement ou qui au moins ne se gênent pas, dans le compagnonnage, cette limite disparaît
  • Profiter de l’influence bénéfique que certaines espèces végétales ont sur d’autres, grâce aux substances excrétées par leurs racines, ou aux huiles essentielles qu’elle dispersent dans l’air.
  • Mieux occuper l’espace en associant des espèces à cycle court et des espèces à cycle long.
  • Mieux utiliser le sol qui sera dès lors plus productif.
  • Mieux couvrir le sol de façon à le rendre moins facilement accessible aux herbes indésirables.

Les plantes riches en essences répulsives sont aussi souvent des plantes antiparasitaires. Il s’agit la plupart du temps d’herbes et de fleurs fortement aromatiques, utilisées de toute façon en cuisine ou au jardin. Les aromatiques ont toutes un pouvoir répulsif sur les nuisibles. Entre autre intérêt, leurs racines diffusent des substances repoussantes pour les nématodes (nuisibles notamment aux tomates). Le thym est aussi réputé pour éloigner les limaces. Les seules exceptions, le fenouil et l’absinthe sont à utiliser à l’extérieur de la zone potagère. Car elles ont toutefois une action repoussante sur la piéride du chou.

Profitez de l’odeur fortes des aromatiques à feuillage, ainsi que des Alliacées (ail, échalote, oignon, poireau) pour créer des confusions olfactives qui perturbent les ravageurs : disséminez ces plantes entre les cultures (surtout carotte, chou, tomate).
Par exemple, nous semons à la volée de l’aneth partout dans le jardin. Filiforme, elle ne concurrence aucune autre plante, son parfum puissant déroute les insectes prédateurs qui s’en vont plus loin dans les jardins du voisinage, enfin, ses graines sont indispensables à la production des cornichons molossol pour l’hiver.

L’association de cultures permet aussi de lutter contre certaines pestes. Ainsi, en lutte biologique contre les taupes, certaines plantes s’avèrent efficaces grâce à l’odeur de leurs racines telle l’euphorbe épurge (Euphorbia lathyrus) ou encore la couronne impériale (Fritillaria imperialis) qui a des racines toxiques qui s’étendent jusqu’à deux mètres du bulbe. Planter ces espèces à proximité du potager permettra d’éviter le passage des taupes…

Pour éviter la prolifération des herbes que l’on dit « mauvaises », il est conseillé, dans la mesure du possible, de planter entre les cultures désirées des cultures ayant plus une fonction de couverture du sol et d’engrais vert. Semé assez serré en juin, le sarrasin par exemple, étouffe les mauvaises herbes et, grâce à son enracinement très profond, rend le sol grumeleux. Capable d’absorber le phosphore sous une forme non assimilable par les autres plantes et d’accumuler le calcium, il constitue aussi un excellent engrais vert à retourner dans le sol.

Plantes compagnes

Tours à fraisiers saison II

  • Ne cherchez pas « Les tours à fraisiers saison I » car je ne l’ai jamais écrit (mais je vais en parler ci-dessous).

Contrairement à ce que l’on peut lire souvent, le fraisier est une plante frugale : ça tombe bien, l’adjectif frugal, dérive de Fragaria, le nom latin de la famille à laquelle appartiennent nos fraisiers (Fragaria vesca).

Donc, le fraisier sait se contenter de peu, du moment que le sol n’est pas trop calcaire, et qu’il soit assez perméable. Dans notre terre argileuse, nous avons installés nos premiers fraisiers en planches, sur des buttes au dessus des allées (sauf qu’au lieu de les planter tous les 20 cm sur deux rangs espacés de 40, nous les avons placés tous les 15 cm en quinconce sur 5 rangs espacés de 20 cm). Avant cela nous avions apporté du compost afin d’apporter de la vie dans le sol, et qu’à moyen terme, il devienne moins compact, et nous avons paillé avec une toile d’origine végétale qui devrait se désagréger en 3 ou 4 ans, toile qui est recouverte de BRF (Bois Raméal Fragmenté).

Avril 2016 877

Mais de nos jours les jardins sont de plus en plus petits, et il convient de rechercher des solutions pour gagner de la place, j’ai également pensé à nos ami-e-s qui sont de plus en plus nombreux et nombreuses à retrouver goût au jardinage en milieu urbain. Je me suis alors souvenu des tours à fraisiers que l’on voyait dans les catalogues de ma jeunesse, et que l’on peut encore trouver de nos jours, malgré qu’il soit désormais prouvé que toutes les matières plastiques exposées au soleil et aux ultra-violets dégagent des particules chimiques cancérigènes que l’on retrouvera dans les fraises.

Tour à fraisiers cancérigène

En 2016, j’ai donc expérimenté une tour à fraisier sans aucun produit issu de la pétrochimie. J’ai simplement réalisé un tube avec du grillage à volière, dans lequel j’ai mis de la terre, puis planté des fraisiers.

Juillet 2016 354

Cela a assez bien fonctionné, mais…

  • lors de chaque arrosage, l’eau ruisselait sur les cotés dans humidifier la terre
  • la terre de la tour s’est tassée et compactée
  • avec les arrosages, la pluie, puis le gel, une partie de la terre est partie à travers les trous du grillage.

Le système devait donc être perfectionné. A l’automne, j’ai tenté une nouvelle expérience, très concluante, et au printemps 2017 nous avons installé quatre autres tours à fraisiers.

Voici donc la méthode pour construire et installer une tour à fraisiers.

Matériel nécessaire :

  • 1 rouleau de grillage à volière (grillage soudé, 1 cm x 1 cm, en 1 mètre de large)
  • 1 rouleau d’Aquanap (chutes de laines de recyclage, fixées dur un voile textile non tissé, utilisé par les horticulteurs pour l’irrigation de leurs cultures, ou pour les murs végétaux)
  • fil de fer fin
  • fil de fer gros
  • une paire de pinces coupantes
  • un cutter

Avril 2017 016

J’ai utilisé un des seaux à vendanges dont je me sert constamment pour définir le diamètre de mes tours.

Avril 2017 017

Une fois que vous aurez coupé le grillage avec les pinces coupantes, il suffit de replier les parties métalliques qui dépassent pour fixer le cylindre de grillage.

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Une fois le cylindre formé et fixé, on mesure la quantité de feutre nécessaire (+ 10 cm pour faire un recouvrement), et on le fixe à l’intérieur du cylindre, sur toute la périphérie des deux cercles (en haut et en bas) avec du fil de fer fin à chaque extrémité.

Avril 2017 021

Une fois les cylindres réalisés avec leur face intérieure tapissée de feutre, on peut les mettre en place, fixés à un piquet par un gros fil de fer bien solide (pensez bien au fait qu’une fois rempli de terre mouillée, l’ensemble pèsera plus de 80 kilos et sera peu stable).

Avril 2017 095

Jeter au fond du cylindre deux seaux de terre de jardin un peu caillouteuse, pour le drainage de l’ensemble. Puis insérer au centre du cylindre un tube et le maintenir pendant le remplissage (nécessité d’être à deux à ce moment-là).

Avril 2017 100

Remplir la tour avec un substrat composé de :

  • 50 % de bonne terre de jardin (sol vivant)
  • 35 % de compost
  • 15 % terreau bien mûr (ou « Terreau Plantations » du commerce)

Il faut prévoir l’équivalent d’une brouette de ce mélange pour chaque tour.

Avril 2017 102

Remplir la tour jusqu’à ras bord. Il faut savoir que le substrat se tassera et qu’il faudra en rajouter, plus tard.

Avril 2017 105

Une fois la tour pleine de terre, remplir le tube au centre avec un matériaux drainant. nous utilisons un mélange de chanvre haché et de rebuts de noix (nous utilisons des produits locaux de la région grenobloise). Vous pouvez utiliser les écorces de bois, de la pouzzolane, des billes d’argiles, etc…

Avril 2017 112

Retirer le tube.

Avec les pinces coupantes, découper des trous dans le grillage (je fais 3 x 4 carrés) et le rabattre en dessous de la découpe (ne couper que les deux cotés et la partie haute). Tailler des fentes dans le feutre. Enfin, planter les fraisiers un dans chaque trou.

Avril 2017 154

Ce n’est pas la peine de remplir dès le début la tour sur tout son périmètre et sur toute la hauteur, pour les variétés les plus onéreuses, on peut simplement planter quelques pieds au bas de la tour, puis, quand ils auront fait des stolons à l’automne, piquer simplement les plantules toujours liées par leur stolon, dans le feutre.

Avril 2017 195

Le potager naturel n’étant pas trop l’ami des alignements rectilignes, on peut même se dispenser de mettre les premiers plants de façon régulière. De toute façon, dans deux ou trois ans, toute la surface de la tour sera entièrement couverte de fraisiers.

On arrose par le haut, l’eau coule à l’intérieur par la cheminée de matériaux drainants, et ne coule pratiquement pas par les trous de plantations. On pensera également à bassiner par l’extérieur, au moins la première année. Une fois que la tour sera noyée sous le feuillage, les bassinages n’auront d’intérêt que par grosses chaleurs.

Avril 2017 205